vendredi 29 septembre 2017

La banane marque les pas au Sud-Kivu



Les besoins de la consommation de la banane sont accusent une croissance exponentielle au Sud-Kivu à cause d’une démographique urbaine galopante. Jadis, consommée comme aliment de base dans certaines tribus, la banane plantain s’impose en ces jours au premier plan des mets appréciés en famille et dans les cérémonies de fêtes au détriment des frites de la pomme de terre. La banane plantain verte cuite est conseillée comme aliment de substitution pour certaines pathologies à cause de ses richesses en vitamines C et B6, en minéraux et en fibres alimentaires.

La banane est cultivée dans presque dans toutes les régions tropicales du monde. Elle est non seulement consommée dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Est et de la région des grands lacs comme nourriture principale dans de nombreuses familles.  Sous l’angle économique,  la banane est une source par excellence de revenus pour les paysans et porteuses de croissance stable en milieu rural.

Ailleurs, elle est destinée à la fabrication du vin (Kasigisi, Mkomba, Butunda, etc…) et à la production de la farine de bouillie par les nourrissons. Le Sud-Kivu est en clin de rater les opportunités économiques bienfaisantes de cette manne verte peu exigeante qui offre généreusement son fruit tout au long de l’année mieux que toutes les autres cultures vivrières ou arbres fruitiers à cause d'un manque de proactivité et de l'absence des politiques cohérentes de la sécurité alimentaire. 

Faute d’entretien approprié apporté à cette culture séculaire et surtout avec l’apparition de la maladie de Banane Xanthomonas ou Wilt bactérien de la banane (BXW) qui attaque presque toutes les variétés des bananes, détruisant les fruits et dévastant les cultures, le Sud-Kivu enregistre un manque à gagner important sans attirer l’attention du gouvernement local qui ne s'en sert que pour justifier son attentisme institutionnel et par contamination, une paresse généralisée des paysans.

Les scientifiques de  L’Institut International d’Agriculture Tropicale (l’IITA et de l’Institut National des Etudes et des Recherches Agronomiques (INERA) développent des variétés de bananiers à haut rendement et résistantes aux maladies et ravageurs avec des fruits de qualité durable. Ces outils ont renforcé la capacité de production et booster l’économie rurale dans les pays voisins de la RDC, notamment l’Ouganda (considéré comme premier producteur et premier consommateur de la banane en Afrique), Kenya, Rwanda, Burundi, mais ne trouvent pas de répondants auprès des structures provinciales du secteur agricole pour la sensibilisation et la vulgarisation des nouvelles variétés auprès des paysans. Ces structures étatiques à savoir l'Institut Provincial de l'Agriculture, Pêche et élevage, (IPAPEL) la Service National des Semences (SENASEM), existent comme des appendices de la FAO au lieu du contraire. 

L’absence d’un accompagnement étatique efficace et efficient dans l’exécution des politiques agricoles sectorielles et sous-sectorielles, lorsque elles existent, résulte principalement d’un mauvais casting des animateurs dynamiques et qualifiés pour la sensibilisation et la vulgarisation de nouvelles techniques agricoles.  est à la base de l’insécurité alimentaire chronique en particulier dans les territoires de Walungu et Kabare. Le profil des personnes désignées pour animer les structures du secteur agricole ne correspond pas aux objectifs de rendre le Sud-Kivu ses lettres de noblesse d’une province agricole.

Ceci rappelle un forum international tenu à l’hôtel La Roche à Bukavu, regroupant les experts des ministères de l’Agriculture de 5 pays (Kenya, Tanzanie, Burundi, Uganda, Congo)  et les experts internationaux du secteur agricole. Question de débattre sur niveau d’application des stratégies communes de lutte contre le BXW dans les pays concernés. L’hôte congolais, en l’occurrence le ministre provincial de l’Agriculture du Sud-Kivu, qui représentait le ministre national de l’Agriculture  était en arrivé en retard à une cérémonie dont il avait la charge de procéder à l’ouverture. Aussitôt son message prononcé, s’estimait avoir d’autres tâches plus importantes à remplir que de participer à cet important au forum, il est reparti, à l'étonnement de toute l'assistance.

Actuellement, les paysans rwandais, ougandais et burundais formés à la multiplication des bananiers,  trouvent en plus de la culture et la commercialisation des bananes,  une source supplémentaire de revenu dans la vente de jeunes plants de bananiers aux Congolais désireux de s’investir dans cette culture d’avenir mais qui traînent encore les pieds.
By LEVY P.B


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