Tout
est parti d’un événement annuel similaire tenu aux USA quelques temps
auparavant, réunissant les opérateurs caféiers
où des représentants des coopératives caféières de la RDC parmi lesquels ceux
du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ont participé. En effet, le café du Nord Kivu et du
Sud Kivu était absent du marché mondial du café à cause de la guerre au profit
des pays voisins devenus aux yeux du monde les producteurs et exportateurs
patentés. Un diplôme du meilleur café du monde a été décerné au café du
Sud-Kivu sous le label de « KAHAWA BORA YA KIVU », ceci permettant de
faire connaitre ce produit sur tous les marchés des USA, de la Chine et de
l’Occident.
La
production caféière du Sud-Kivu était jadis qualitativement et quantitativement
connue sur le marché mondial. Depuis la zaïrianisation intervenue en 1973,
c’est la descente aux enfers des produits agricoles d’exportation
principalement le café, le cacao et l’huile de palme dont la RDC était la tête
d’affiche mondiale. Les plantations laissées par les colons aux mains des
acquéreurs congolais sont tombées en faillite (statistiques d’exportation du
café) dans les provinces de l’équateur, du Bandundu, l’Ituri, l’ancien Kivu,
principalement dans les deux provinces du Nord Kivu et du Sud Kivu. Faute
d’acheteurs, les caféiers ont été déracinés et remplacés par la culture des
produits vivriers dans un système de métayage.
Les
guerres successives depuis 1994 ont donné un coup de grâce aux les équipements
techniques d’usinage qui ont résisté à la vétusté et au temps. Et comme le
malheur n’arrive jamais seul, suit à l’éruption volcanique de Nyiragongo le 16
février 2002, les installations de l’Office national du Café de Goma qui a été
englouties sous les laves.
Par
un instinct de survie, certains caféiculteurs de Kabare, Idjwi et Kalehe n’ont
pas baissé les bras se souvenant que c’est avec la commercialisation du café qu’ils
ont payé les frais scolaires de leurs enfants. Ils ont choisi d’écouler leurs
produits à bas prix vers les pays frontaliers (Burundi, Rwanda, Uganda) que la
contrebande a placé au top des meilleurs producteurs au niveau mondial. En
réalité, ce café est produit en RDC.
En
vue de permettre de relancer la production du café dans la province du Sud Kivu
et permettre aux paysan de tirer un maximum de bénéficie, un projet d’encadrement des paysans en
coopératives de producteurs de café est mis en place, financé par Catholic Relief Service (CRS),
CARITAS et Eastern Initiatives of Congo. Les caféiculteurs reçoivent un appui
aux caféiculteurs du Kivu. Il s’agit entre autres de la coopérative des planteurs
de Kabare (CPCK), Coopérative Caféière de Kalehe (CCK), Coffee Coopératives
(CC), KACCO Kalehe, MUUNGANO, AMKA, SOPACDI, Dans les territoires de Kalehe et
Kabare. Le projet s’est étendu entre 2012-2016 sur une durée de 4 ans. Il a
travaillé avec les coopératives CCK, CPCK et KACCO pour appuyer 6.000
caféiculteurs selon les statistiques fournies par les experts de CRS.
La
dynamique « SAVEUR du KIVU » a été créée pour conserver les acquis
des conférences internationales sur la relance de la production de l’or vert
(café). Depuis lors ce forum international est organisé chaque année à Bukavu. Il met face à face
tous les intervenants dans le secteur du café en provenance des venus des
quatre coins du monde (Amériques, Europe, Asie et Afrique), des représentants
des gouvernements, opérateurs du secteur commercial du café, planteur les
producteurs et acheteurs, exportateurs, banquiers, fabricants des machines et
autres équipements de café, avec leurs échantillons pour les exhiber et une
dégustation.
Les
ministères concernés à savoir : Affaires Etrangères, Economie et Commerce,
Agriculture, Tourisme, sont invités à accorder des facilitations qui entrent
dans le cadre du doing business, notamment les visas aux prix préférentiels, dans le but de faire de la RDC soit une
destination pour booster le tourisme au Sud Kivu à
partir du café.
LEVY
P.Bashonga
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