jeudi 26 juillet 2018

LANCEMENT D’UN PROGRAMME FINANCÉ PAR LA BANQUE MONDIALE POUR AMÉLIORER LA PRODUCTION AGRICOLE AU SUD-KIVU ET TANGANYIKA

De gauche à droite le Cordonnateur national du PICAGL Alfred Kibangula, la représentante de la BM au projet,  Nora Koaues, le gouverneur Claude Nyamugabo, Ministre provinciale de l'Agriculture Adolphine Muley

La malnutrition est un phénomène inacceptable en République Démocratique du Congo dans la mesure où chaque province dispose des potentialités agricoles pouvant lui permettre de nourrir sa population qualitativement et quantitativement  et donner une réponse aux nombreuses préoccupations des jeunes pour la création des emplois.
La Banque Mondiale a accédé à la demande de la République Démocratique du Congo d’un crédit de 150 millions de dollars pour financer un projet intégré de croissance agricole dans les grands lacs (PICAGL) portant sur le corridor Bukavu –Kalemie à cheval avec la province du Sud-Kivu et du Tanganyika. Conçu pour une durée de 5 ans, le PICAGL a pour objet de contribuer à l’augmentation de la productivité et la commercialisation des chaines de valeurs agricoles à savoir le riz, maïs, manioc, lait,  en faveur de 200.000 ménages bénéficiaires directs et indirects.
La position géographique de plaine de la Ruzizi et dudit corridor, à la lisière de la RDC, du Rwanda et du Burundi,  lui donne l’avantage d’être un grenier potentiel pour nourrir les populations des grands lacs et destiner le surplus de sa production agricole à l’exportation. Elle le doit à ses grandes étendues de terres favorables à l’agriculture et aux activités agropastorales, des bandes côtières irriguées par des cours d’eaux qui descendent des montagnes et se déversent dans le lac Tanganyika. Véritable miracle de la nature pour la pêche de poissons estimé à 200.000 tonnes par an, ce lac couvre une superficie de 32 900 km2 d’eau douce  s'étire sur 677 km et  de 72 km  de largeur le long de la frontière de la Tanzanie (à l’est) et de la République démocratique du Congo (à l'ouest) ; son extrémité nord sépare ces deux pays du Burundi, son extrémité sud les sépare de la Zambie.
Des activités agropastorales ont été, dans le passé, exécutés dans le cadre de la sécurité alimentaire à l’intérieur de la Plaine de la Ruzizi et la plaine côtière de Baraka – Fizi – Kalemie par plusieurs organisations paysannes telles qu’Anti-Bwaki, Solidarité paysanne, ADI-Kivu, GEAD en citant les plus significatives, sans changer fondamentalement ni durablement le vécu quotidien des producteurs et des populations paysannes riveraines. Aucun impact sur les marchés des produits alimentaires des grands centres de consommation de Bukavu et Uvira. Dans la partie Nord, les hommes d’affaires u secteur privé accusent le mauvais état de la route de Kamanyola qui travers les escarpements de Ngomo vers Nyangezi  comme un handicap majeur pour l’établissement d’une liaison commerciale aisée entre le centre de production agricole de la plaine de la Ruzizi et les grands centres de consommation de Bukavu situé à une soixantaine de Km.
Dès l’annonce du Programme intégré de croissance agricole PICAGL, une sorte d’effervescence s’est créé au sein des organisations paysannes du Sud-Kivu. Trois ans de patience ont été mis à contribution pour élaguer les causes des échecs du passé afin que sa mise en œuvre ne souffre d’aucune entrave durant son parcours. Car, il ne suffit pas d’injecter de grandes sommes d’argent dans le secteur agricole. Il faut s’assurer que les engrenages de la machine étatique chargée de la mise en œuvre des politiques provinciales agricoles et du développement rural ne sont pas bien réglés et que l’engagement en ce domaine se limite seulement sur les bouts des lèvres.
L’objectif primordial visé dans tous les projets de la sécurité alimentaire, c’est l’amélioration de la productivité agricole. Après avoir amélioré la productivité, il faut la stabiliser. La non-pérennisation des embellies des premières années est la cause majeure des échecs de tous les projets agricoles au Sud-Kivu et ailleurs. Les bénéficiaires (agriculteurs et producteurs), sont abandonnés sur le parcours sans piliers accompagnateurs tels que les routes de desserte agricole, un suivi permanent par des techniciens agricoles territoriaux, l’énergie pour la conservation et la transformation des produits, les systèmes d’irrigation, les infrastructures de transformation et de commercialisation, etc.
En général, la production agricole est entravée en RDC par les faibles revenus des producteurs agricoles ; l’absence d’un encadrement par les techniciens agricoles et agronomes étatiques motivés ; la difficulté d’accès aux intrants agricoles de qualité ; le mauvais état des routes qui empêchent la fluidité des échanges entre les lieux de production et les centres de consommation.
L’élaboration des schémas directeurs des états des lieux du développement des rayons d’action, les opportunités d’intervention et les directives pour sa mise en œuvre dans la formulation du PICAGL par les techniciens du secteur agricole et de recherches des deux provinces du Sud-Kivu et du Tanganyika avec l’appui d’une expertise internationale de « STUDY International » est un atout majeur pour sa réussite. Pourvu d’y ajouter un système de communication interactive d’échanges sur les opportunités qu’il offre pour la création des emplois partant d’un coaching des jeunes entrepreneurs par des centres appropriés pour un renforcement de leurs capacités managériales, tel que l’ITTA de Kalambo et HARVEST PLUS au Sud-Kivu.  
Le PICAGEL va travailler sur des chaines de valeurs produits traditionnellement dans cet espace afin de permettre à tous les bénéficiaires potentiels (paysans,  cultivateurs, fermiers, coopératives paysannes ou entrepreneurs privés) de « se retrouver ». Il va permettre également d’attirer les jeunes agronomes, techniciens de développement rural et autres jeunes de saisir ces opportunités pour la création de leurs propres entreprises de production, de transformation et de commercialisation. Grâce au PICAGL, les gouvernements provinciaux du Sud-Kivu et du Tanganyika bénéficient d’un sérieux appui technique et financier pour juguler la malnutrition et à terme, réduire les méfaits liés au chômage et à la base de la prolifération des groupes armés et les conflits interethniques qui handicapent toute activité socioéconomique dans cette partie du pays.  LEVY PONTIEN BASHONGA



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