lundi 20 août 2018

Joseph Kabila choisira l'adversaire de son dauphin


Présidentielle 2018 en RDC : un conglomérat d’affairismes ?
Une vingtaine de prétendants à la magistrature suprême en RDC ont déposé leurs candidatures pour les élections prochaines moyennant une caution non remboursable de 100.000 dollars. Il fallait diminuer le nombre de candidats fantaisistes qui s’engagent dans la course en réévaluant la caution à la hausse par rapport aux éditions électorales antérieures, selon la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Le montant total engrangé avoisine les 100 millions de dollars ; soit 2.600.000 $ pour 26 candidats à la présidentielle, 49.500.000 $ pour les candidats à la députation nationale et 44.240.625 $ pour les provinciales. On va dire un juteux business ! 

Curieusement, bon nombre de candidats présidentiables sont issus des milieux d’affaires : Samy BADIBANGA, Martin FAYULU, Gabriel MOKIA, Jean Pierre BEMBA, Michel OKONGO, Alain Daniel SHEKOMBA OKENDE, Seth KIKUNI MASUDI, Francis MVEMBA. Des outsiders en rupture avec le PALU tels qu’Adolphe MUZITO et Marie Laure KAWANDA, des proches parents du patriarche nonagénaire Antoine GIZENGA sont soupçonnés de chercher à gonfler la cagnotte de leurs désistements. C’est la même réflexion qui s’applique au fondateur du Parti pour l’Action, PA en sigle et initiateur du courant « Kabila Désir »  Tryphon KIN KIEY WA MULUMBA, qui sait, en toutes circonstances politiques, tirer les marrons du feu.

Plusieurs candidats aux législatives timorés par des électeurs décidés de passer un coup de balai sur les tenants de l’ancien régime au nom du « renouvellement » de la classe politique restent encore dans l’anonymat. L’opposition caressait l’idée d’une démission pure et simple de Joseph Kabila avant la tenue des élections, crie  à un triomphe après la désignation de son dauphin Emmanuel SHADARY.  "Le choix d’un dauphin relativement peu connu pourrait amener les concurrents de SHADARI à penser qu’ils peuvent le battre sans avoir à former des coalitions, ce qui minerait l’indispensable unité de l’opposition" met en garde Crisis Group. L’essentiel est encore à réaliser : tenir ces élections à date avec l’ensemble de la classe politique. Pas moins de 10 millions de dollars exigés pour financer une campagne sérieuse de l’opposition contre le candidat de la majorité qui promet aux Congolais une campagne scientifique à l’américaine, mais l’opposition peine encore à désigner son dauphin.

Ceux qui disposent des moyens pour battre campagne sur toute l’étendue du pays se comptent sur les doigts d’une main : Moise KATUMBI, Francis MVEMBA et bien entendu Emmanuel SHADARY porté par la majorité présidentielle et le Front Commun des Congolais, FCC du en sigle. Cette équation est un obstacle majeur en à la désignation immédiate d’un candidat unique parmi ceux qui sont connus, sans parler du programme politique qui doit fédérer les différentes tendances ? Sera-ce un gouvernement à plusieurs têtes comme le 1+4 de l’accord de Pretoria alors qu’il y un candidat qui aura gagné les élections ? Ne pas répondre à temps à cette question ouvre les vannes des suspicions de devenir la cible des charmes de la machine électorale de la majorité présidentielle et permettre à cette dernière de choisir son propre adversaire.

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