vendredi 21 septembre 2018

Le cambisme à Bukavu : Un appât du terrorisme urbain



La nouvelle de la mort de Christian AMISI, président des cambistes de Bukavu tué le matin au sortir de sa maison par deux assaillants venus sur une moto, s’est rependue comme une traînée de poudre dans la ville de Bukavu et ses environs.   Selon les personnes venues trop tard à sa rescousse, l’infortuné a dû se battre contre les assaillants qui tentaient de lui arracher les deux sacs contenant de l’argent dont on ne connait encore la valeur exacte, et de l’on maîtrise qu’après lui avoir logé quatre balles dans le ventre.


Comment mettre fin à ces attaques qui transforment la ville de Bukavu en un vivier du terrorisme urbain ; Ou mieux, faut-il  continuer à exposer quotidiennement tous les cambistes de la ville à la mort ou  décider une fois pour toute d’exercer ce métier autrement selon les normes modernes sécurisantes ? Le  cambisme exercé sur le trottoir est classé au premier plan parmi les causes récurrentes des assassinats dans la ville de Bukavu. Celui de Christian AMISI, alias le Blanc, se produit quelques trois jours avant la mort de deux autres cambistes à KARHALE et un semaine après l’arrestation d’un groupe de bandits présentés à l’Inspection provinciale de la Police nationale congolaise comme membres d’un même commando responsable de plusieurs braquages dans la ville de Bukavu dont le plus spectaculaire braquage à VICTORY CHURCH au mois de février dernier. Les bandits en ont fait l’aveu après une « interrogatoire serrée », selon la police locale. 



On ne le dira jamais assez, partout au monde, l’argent est un appât du gangstérisme, connaissant le nombre d’attaques menées contre les banques et les véhicules de transport de fonds. Pour se mettre définitivement à l’abri de ces attaques,  certains pays se débarrassent à grand pas du transport de l’argent, fussent-elles de petites sommes,  laissant aux seules institutions habilitées, le soin de la manipulation des billets de banques. Le refus d’obtempérer aux conditions exigées par l’autorité monétaire à savoir la Banque centrale du Congo pour exercer le métier de cambiste en toute sécurité, est à la base des risques qui l’exposent tant les cambistes que la population au terrorisme et à une mort gratuite. 


L’opération « TUJIKINGE » décrétée par le gouverneur Alain NYAMUGABO au lendemain du braquage du marché des cambistes de VICTORY CHURCH en février dernier, est à notre avis, ne se limite pas seulement à récompenser ceux qui dénoncent des criminels mais une paquet de mesures de mise en œuvre des actions préventives pour lutter durablement et efficacement contre la criminalité endémique dans la ville de Bukavu. Parmi lesquelles le renforcement de la responsabilité des « NYUMBA KUMI » sous ses aspects sécuritaires, l’éclairage public et la lutte contre les poches noires dans les quartiers périphériques, croyons-nous. Le respect de la réglementation de l’exercice du cambisme en tant qu’auxiliaire de Banque en font également partie mais elle se butte à la fronde des cambistes eux-mêmes.

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