La nouvelle de la mort de Christian AMISI,
président des cambistes de Bukavu tué le matin au sortir de sa maison par deux
assaillants venus sur une moto, s’est rependue comme une traînée de poudre dans
la ville de Bukavu et ses environs.
Selon les personnes venues trop tard à sa rescousse, l’infortuné a dû se
battre contre les assaillants qui tentaient de lui arracher les deux sacs contenant
de l’argent dont on ne connait encore la valeur exacte, et de l’on maîtrise qu’après
lui avoir logé quatre balles dans le ventre.
Comment mettre fin à ces attaques qui
transforment la ville de Bukavu en un vivier du terrorisme urbain ; Ou
mieux, faut-il continuer à exposer
quotidiennement tous les cambistes de la ville à la mort ou décider une fois pour toute d’exercer ce
métier autrement selon les normes modernes sécurisantes ? Le cambisme exercé sur le trottoir est classé au
premier plan parmi les causes récurrentes des assassinats dans la ville de
Bukavu. Celui de Christian AMISI, alias le Blanc, se produit quelques trois
jours avant la mort de deux autres cambistes à KARHALE et un semaine après
l’arrestation d’un groupe de bandits présentés à l’Inspection provinciale de la
Police nationale congolaise comme membres d’un même commando responsable de
plusieurs braquages dans la ville de Bukavu dont le plus spectaculaire braquage
à VICTORY CHURCH au mois de février dernier. Les bandits en ont fait l’aveu après
une « interrogatoire serrée », selon la police locale.
On ne le dira jamais assez, partout au monde, l’argent
est un appât du gangstérisme, connaissant le nombre d’attaques menées contre les
banques et les véhicules de transport de fonds. Pour se mettre définitivement à
l’abri de ces attaques, certains pays se
débarrassent à grand pas du transport de l’argent, fussent-elles de petites
sommes, laissant aux seules institutions
habilitées, le soin de la manipulation des billets de banques. Le refus
d’obtempérer aux conditions exigées par l’autorité monétaire à savoir la Banque
centrale du Congo pour exercer le métier de cambiste en toute sécurité, est à
la base des risques qui l’exposent tant les cambistes que la population au
terrorisme et à une mort gratuite.
L’opération « TUJIKINGE » décrétée
par le gouverneur Alain NYAMUGABO au lendemain du braquage du marché des
cambistes de VICTORY CHURCH en février dernier, est à notre avis, ne se limite pas
seulement à récompenser ceux qui dénoncent des criminels mais une paquet de mesures
de mise en œuvre des actions préventives pour lutter durablement et
efficacement contre la criminalité endémique dans la ville de Bukavu. Parmi lesquelles
le renforcement de la responsabilité des « NYUMBA KUMI » sous ses aspects
sécuritaires, l’éclairage public et la lutte contre les poches noires dans les
quartiers périphériques, croyons-nous. Le respect de la réglementation de
l’exercice du cambisme en tant qu’auxiliaire de Banque en font également partie
mais elle se butte à la fronde des cambistes eux-mêmes.
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