Le secteur du café est demeuré longtemps un
cercle fermé des «dinosaures » tirés sur le volet. A travers le
projet « Saveur du Kivu », il est
en train de devenir un secteur de prédilection et une opportunité d’affaires
inclusive pour les femmes et les jeunes du Kivu. Sa mission demeure inchangée depuis
sa mise en œuvre depuis 2015. "Saveur du Kivu" reste une plate-forme destinée à
mettre face à face, les opérateurs nationaux et internationaux du secteur du
café en vue de continuer à promouvoir le café congolais de spécialité sur le
marché international.
Elle consiste également à soutenir les
opérateurs de la longue chaîne de la production et la transformation locale du
café. Sous cet angle, l’une des particularités de ce rendez-vous promotionnel
du café de spécialité du Kivu du 11 au 13 juin 2018, a été l’éclosion des semences mises en terre à
travers les éditions précédentes en intégrant des femmes et les jeunes dans le
secteur du Café & Cacao en vue de leur autonomisation.
Cette catégorie de nouveaux
entrepreneurs a été suffisamment représentée à cette quatrième édition. Elle a profité
au maximum de cette tribune pour parler de nombreux défis rencontrés et leurs
perspectives dans cette filière prometteuse du café. « Les femmes participent dans la quasi-totalité
des étapes du café de la plantation jusqu’à l’exportation; mais elles ne
bénéficient pas du prix réel de leur labeur, étant à la fois responsables de
ménages pour prendre les charges familiales. Elles sont butées aux difficultés
d’accès aux terres », fait
remarquer la représentante d’une jeune organisation féminine du secteur du Café
et Cacao, Mme Julie Kamungele.
Devrait-on rester dans un segment
réduit où « les conditions de
production du café, en qualité et en
quantité, sont difficiles à réaliser
alors que nous pouvons, à partir de petits équipements de torréfaction, mettre sur le marché local du café de qualité
prêt à la consommation locale et à l’exportation ? », s’interroge
un autre jeune opérateur du secteur de la transformation locale du café. Car tout
le café produit dans les plantations ne pourrait être vendu à l’exportation comme
un café de spécialité.
L’achat au rabais du « café à
tout venant » par des gros exportateurs auprès des petits paysans a été
épinglé par des petits producteurs. Il demeure un handicap majeur quasi insurmontable
parce qu’il ne permet à ces derniers de bénéficier équitablement du fruit réel
de leur travail. On doit pouvoir écouler toute la production, pour que tous
ceux qui participent à la chaîne de production puissent avoir les moyens de
leur subsistance et d’encourager les petits producteurs non répertoriés à
persévérer dans la filière. Cela implique une diversification des segments de
la commercialisation d’un café de bonne qualité qui sert à la vente pour la consommation
locale. « La consommation locale du
café doit accroître en RDC comme en Colombie et en Ethiopie. C’est une
condition sine qua non. Ce pays africain consomme environ 67% de ce qu’il
produit et permet à tout le monde de trouver sa part dans la chaîne»
soutient Mr Steven, de la coopérative KACCO.
En effet, le secteur de la
commercialisation du café comporte plusieurs maillons qui exigent chacun d’eux des
formations techniques en marketing approprié.
Patrick, 25 ans, de
l’organisation Optimum Café est très tenace. Il propose quelques techniques
commerciales innovantes : « Nous
avons compris qu’il y a des opportunités dans le marché local du café. Il y a
des jeunes qui produisent de la qualité mais ils se butent sur un problème d’emballages
qui coûtent cher. Nous devons parvenir à produire des emballages de bonne qualité
et rendre notre produit attrayant. Le monde
évolue et nous devons nous adapter à la vente le café en ligne. Les acheteurs
ne devront pas se déplacer pour obtenir le
produit ou le service désiré. Nous allons travailler pour offrir toutes
les facilités à la clientèle y compris le café qu’ils peuvent consommer à bord
de leurs véhicules ou dans leurs bureaux. Et en tant que jeunes entrepreneurs nous
estimons que lorsque quelqu’un achète les produits des jeunes, il achète parce qu’il sait que 30% du prix vont vers les jeunes pour changer.
La transformation locale du café est
une valeur ajoutée dans le secteur du café généralement destinée à
l’exportation. Elle permettra de valoriser la production locale en même temps
qu’elle introduit un nouveau mode de vie payant après des Congolais. De négocier
leurs affaires autour d’une tasse de café made in Congo. LEVY
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