jeudi 14 juin 2018

La consommation locale du café est nécessaire pour l’autonomisation des femmes et la création d’emplois pour les jeunes



Le secteur du café est demeuré longtemps un cercle fermé des «dinosaures » tirés sur le volet. A travers le projet « Saveur du Kivu »,  il est en train de devenir un secteur de prédilection et une opportunité d’affaires inclusive pour les femmes et les jeunes du Kivu. Sa mission demeure inchangée depuis sa mise en œuvre depuis 2015. "Saveur du Kivu" reste une plate-forme destinée à mettre face à face, les opérateurs nationaux et internationaux du secteur du café en vue de continuer à promouvoir le café congolais de spécialité sur le marché international.

Elle consiste également à soutenir les opérateurs de la longue chaîne de la production et la transformation locale du café. Sous cet angle, l’une des particularités de ce rendez-vous promotionnel du café de spécialité du Kivu du 11 au 13 juin 2018,  a été l’éclosion des semences mises en terre à travers les éditions précédentes en intégrant des femmes et les jeunes dans le secteur du Café & Cacao en vue de leur autonomisation.

Cette catégorie de nouveaux entrepreneurs a été suffisamment représentée à cette quatrième édition. Elle a profité au maximum de cette tribune pour parler de nombreux défis rencontrés et leurs perspectives dans cette filière prometteuse du café.   « Les femmes participent dans la quasi-totalité des étapes du café de la plantation jusqu’à l’exportation; mais elles ne bénéficient pas du prix réel de leur labeur, étant à la fois responsables de ménages pour prendre les charges familiales. Elles sont butées aux difficultés d’accès aux terres »,  fait remarquer la représentante d’une jeune organisation féminine du secteur du Café et Cacao, Mme Julie Kamungele.

Devrait-on rester dans un segment réduit où « les conditions de production du café,  en qualité et en quantité,  sont difficiles à réaliser alors que nous pouvons, à partir de petits équipements de torréfaction,  mettre sur le marché local du café de qualité prêt à la consommation locale et à l’exportation ? », s’interroge un autre jeune opérateur du secteur de la transformation locale du café. Car tout le café produit dans les plantations ne pourrait être vendu à l’exportation comme un café de spécialité.

L’achat au rabais du « café à tout venant » par des gros exportateurs auprès des petits paysans a été épinglé par des petits producteurs. Il  demeure un handicap majeur quasi insurmontable parce qu’il ne permet à ces derniers de bénéficier équitablement du fruit réel de leur travail. On doit pouvoir écouler toute la production, pour que tous ceux qui participent à la chaîne de production puissent avoir les moyens de leur subsistance et d’encourager les petits producteurs non répertoriés à persévérer dans la filière. Cela implique une diversification des segments de la commercialisation d’un café de bonne qualité qui sert à la vente pour la consommation locale. « La consommation locale du café doit accroître en RDC comme en Colombie et en Ethiopie. C’est une condition sine qua non. Ce pays africain consomme environ 67% de ce qu’il produit et permet à tout le monde de trouver sa part dans la chaîne» soutient Mr Steven, de la coopérative KACCO.

En effet, le secteur de la commercialisation du café comporte plusieurs maillons qui exigent chacun d’eux des formations techniques en marketing approprié.   Patrick, 25 ans,  de l’organisation Optimum Café est très tenace. Il propose quelques techniques commerciales innovantes : « Nous avons compris qu’il y a des opportunités dans le marché local du café. Il y a des jeunes qui produisent de la qualité mais ils se butent sur un problème d’emballages qui coûtent cher. Nous devons parvenir à produire des emballages de bonne qualité et rendre notre produit attrayant.  Le monde évolue et nous devons nous adapter à la vente le café en ligne. Les acheteurs ne devront pas se déplacer pour obtenir le  produit ou le service désiré. Nous allons travailler pour offrir toutes les facilités à la clientèle y compris le café qu’ils peuvent consommer à bord de leurs véhicules ou dans leurs bureaux. Et en tant que jeunes entrepreneurs nous estimons que lorsque quelqu’un achète les produits des jeunes,  il achète parce qu’il sait  que 30% du prix vont vers les jeunes pour changer.
  

La transformation locale du café est une valeur ajoutée dans le secteur du café généralement destinée à l’exportation. Elle permettra de valoriser la production locale en même temps qu’elle introduit un nouveau mode de vie payant après des Congolais. De négocier leurs affaires autour d’une tasse de café made in Congo. LEVY

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