mercredi 29 août 2018

Uvira, plaque tournante économique du Sud-Kivu : Une gageure ?

La cité d’Uvira aura bientôt le statut officiel d’une ville avec trois communes : Kavinvira, Mulongwe et Kalundu. Le Premier Ministre Bruno Tshibala Nzhenzhe l’a annoncé incidentiellement sous les acclamations frénétiques des populations locales lors de son arrivée à Uvira en provenance de Bujumbura où il devrait lancer les Jeux de l’amitié des Grands Lacs. 

Vue aérienne d'une partie d'Uvira au bord du lac Tanganyika

Ce « cadeau » qui a tout l’air d’une récupération politique de campagne électorale va-t-elle se limiter à une annonce à l’instar de celle de l’érection de Lumumba ville, s’interroge-t-on ! Faire d’Uvira une ville économique florissante capable d’attirer du monde de tous les horizons n’est pas un défi insurmontable. Toutes les conditions sont réunies pour l’érection d’une plaque tournante économique et touristique. Mais elle est butée en permanence à un problème d’infrastructures et de rivalités ethniques qui l’empêche de jouer pleinement le rôle d’une deuxième ville en ordre d’importance de la province du Sud-Kivu.  

Coincée à l’intérieur de la chefferie d’Uvira entre le lac Tanganyika et les montagnes de la chaîne des Mitumba, cette position géographique est un obstacle majeur pour son épanouissement urbain qui d’ordinaire, sert d’appât aux investisseurs non originaires pour résorber les rivalités ethniques qui plombent les efforts de développement de cette contrée. Considérée comme une ville d’attraction commerciale de la province du Kivu à cause de la sucrerie de Kiliba et le port de Kalundu situé au bout d’un chapelet de cités dans la plaine de la Ruzizi (Kamanyola, Katogota, Luvungi, Bwegera, Luberizi, Sange, Kiliba) sur la route nationale n°5, Uvira demeure une ville d'avenir sur lequel il faut compter pour désenclaver l'Est de la RDC par une économie basée sur l'agro-industrie. 

La construction en 1982 d’une route en béton bitumeux qui part de Kamanyola au port de Kalundu par les autorités de la deuxième république répondait à un objectif de faire de la plaine de la Ruzizi une vallée agro-industrielle pour l’autosuffisance alimentaire du Kivu et à terme, faire d’Uvira une cité économique florissante à l'intérieur de la CEPGL Le chef-lieu de l’ex-district du Sud-Kivu perd chaque jour son attrait à vue d’œil. Les voyageurs en provenance de Bukavu arrivent à Bujumbura par le poste frontière de Katumba,  se rendre compte à peine qu’ils sont passés par la cité d’Uvira réduite en une banlieue, mieux une appendice vieillissante de la capitale du Burundi. 

Deux projets pourront donner un coup de fouet à ce souhait partagé de faire d’Uvira une ville économiquement viable  : la poursuite sans désemparer du projet de construction de la route des poids lourds de Bukavu  à Kalundu en passant par les escarpements de Ngomo et la modernisation du port de Kalundu. Ce dernier est considéré comme un maillon important pour la fluidité des marchandises dans le corridor central avec comme point d’encrage le port de Dar-Es-Salam sur l'Océan Indien.

Ces projets méritent une attention particulière du gouvernement central et provincial et de toutes les populations du Sud-Kivu afin de permettre à la ville d’Uvira de jouer pleinement son rôle d’une plaque tournante économique des échanges commerciales et des mouvements des populations vers le nord, et Sud et même l’Ouest de la RDC par voies lacustres, ferroviaires et routières. 

L’électrification de la ville d’Uvira trouve une solution durable par l’interconnexion de la centrale hydroélectrique Force Bendera à la sous station de Ruzizi I à Bujumbura  pour alimenter les unités agroalimentaires et l’érection des parcs agro-industriels dans la plaine de la Ruzizi.  



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